La perversion sémantique comme outil de conditionnement idéologique

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septembre 20, 2012 par Sororité Aryenne


par Julie Couronne

 

On appelle linguistique l’étude d’une langue du point de vue de la signification de ses mots,  et sémantique l’analyse du sens de ces mots et du processus par lequel ils se chargent dudit sens, et surtout en changent. Les mots d’une langue sont censés décrire le réel, et le réel est ce que croient les masses. La falsification du réel par un usage approprié de la sémantique peut donc permettre de rendre le réel apparemment conforme à l’idéologie que le falsificateur entend imposer. Les stratégies de direction de l’opinion se pratiquent de nos jours beaucoup moins par dissimulation – cacher la vérité factuelle est de plus en plus difficile dans un monde de communication globalisée, notamment via Internet – que par perversion sémantique

La nature concrète d’une idéologie comme l’actuel « libéralisme », qui ne repose sur aucun livre doctrinaire précis – hormis quelques manuels d’économie aussi inaccessibles au profane que l’était la Bible au vulgus pecum du Moyen-Âge – se laisse alors deviner par certains faits linguistiques. Ce phénomène a eu lieu dans toutes les langues européennes au cours de l’histoire du continent : invariablement les concepts,  idées et  vocabulaire de chaque groupe politique furent polémiques, destinés à la propagande. Des mots tels qu’Etat, classe, roi, société — tous ont eu ou eurent un contenu polémique, et surtout une signification entièrement différent pour les partisans et pour les opposants. Dictature, communisme, peuple, bourgeoisie, aristocratie —  tous ces mots n’ont pas d’autre sens que leur sens polémique, et on ne sait dans quel sens ils sont utilisés  que quand on voit par qui (et contre qui) ils le sont. Pendant le dernier conflit mondial par exemple, les mots « liberté » et « démocratie » furent utilisés pour décrire tous les membres de l’alliance contre l’Axe, avec une totale indifférence envers la sémantique : le mot «dictature» fut utilisé par la coalition libéralo-communiste pour décrire non seulement l’Europe blanche, mais tout pays refusant de se joindre aux Alliés.  Pendant les deux guerres mondiales, la Russie fut toujours décrite par la presse américaine d’alors  comme une «démocratie» – la Maison des Romanov et le régime bolchevik devenant tout aussi « démocratiques » qu’ils ne l’étaient pas – mais entretemps et après (re)devint une «dictature» .

Depuis la défaite du 8 Mai 1945, le summum de ce processus de perversion sémantique est  atteint avec le terme «fascisme»  où il est tellement porté à son paroxysme que le mot n’est même plus prononcé correctement : on dit «fachisne», terme injurieux sans aucune base descriptive. Tout comme le mot «démocratie» est devenu un mot élogieux mais non descriptif, n’importe quel observateur honnête du troisième quart du siècle dernier ne pouvant que reconnaître que les conditions de vie étaient beaucoup plus libérales dans les dictatures hispanique ou lusitanienne, que dans les démocraties tchécoslovaque ou est-allemande. Quant au mot « race » il n’est plus guère que dans les foires agricoles qu’on ose encore le prononcer. Mais par un curieux paradoxe de notre époque soi-disant féministe et sexuellement libérée, le vocable « con »  désigne non plus nos vagins doux et humides, mais un imbécile arrogant de sécheresse intellectuelle…

Le mot « politique » a subi la même dévalorisation :  ayant servi à décrire les activités de l’Etat relatives au pouvoir, il est désormais employé pour décrire les efforts d’individus ou d’organisations privées, de partis,  pour s’assurer des positions dans le gouvernement comme un moyen de gagner sa vie : autrement dit le mot politique en vint à signifier politique des partis. De même pour le mot « devoir » qui dans l’inconscient populaire  a pris une connotation coercitive, renvoyant aux pensums scolaires – mais plus pour longtemps parce que même là nos gouvernants ont fini par les interdire! – et celui qui en parle trop devient un « facho ».  Le mot « droit » en revanche a une dénotation d’affirmation du Soi – le fameux slogan de Mai-68 « Jouissez sans entraves » qui a conduit à une transmutation sociétale de l’éjaculation précoce : tout et tout de suite. C’est la « Déclaration Universelle des Droits de l’homme » – et il est bien symptomatique de notre époque que personne n’ait songé à s’étonner qu’elle ne soit pas assortie en Europe*  d’une déclaration des Devoirs de l’Homme! Déséquilibre et inversion : le travail est devenu un « droit » – même pas respecté de surcroît – et la fête un « devoir » : l’obligation festiviste du samedi soir sous peine de passer pour une coincée, une psychorigide – une « facho » quoi! Et ainsi de suite… la perversité sémantique est particulièrement poussée dans le monde du travail  mais débute dès l’école : l’enfant est convié à « s’intéresser » aux matières qu’on lui désigne comme intéressantes, et l’adulte à « s’intéresser » à l’activité professionnelle  que la société lui impose. Or la notion d' »intéressant » ne ressort pas de l’intellect mais du psychisme :  ce n’est pas notre cerveau qui détermine de ce qui va nous intéresser ou pas, mais notre caractère qui décide pour lui; en d’autres termes, ce sont les centres d’interêt qui nous choisissent et non l’inverse!  L’emploi systématique du verbe « intéresser » sous sa seule forme pronominale est là aussi très révélatrice d’une volonté de conditionnement de l’individu.

Or faire de la théorie du bien-être le but de la transformation sociale, c’est déchaîner les instincts de l’individu qui le poussent vers la jouissance, développer l’égoïsme dans les âmes et considérer les appétits matériels comme seule chose saine. Une transformation basée sur de tels éléments ne peut pas être durable, et c’est contre ces éléments que la Sororité Aryenne dirige entre autres ses efforts. Le droit est  croyance individuelle, et le devoir croyance commune. Le droit sans devoir est absurde et immoral: le devoir fonde et associe. Ces fameux « Droits de l’homme »  ne concernent au final que les droits individuels  qui favorisent l’individualisme et détruisent toute communauté; la seul riposte sont non pas de les supprimer, mais de les assortir d’une Déclaration de Devoirs. La révolution française et son « idéologie des droits » appartiennent au passé, ce qu’il nous faut maintenant est une révolution européenne où chacun sera conscient de ses devoirs envers sa communauté  raciale comme envers la classe productive, et pour cela une contre-révolution sémantique est plus que jamais nécessaire :  il est indispensable de s’accorder au préalable sur la définition de concepts communs,  pour bien mettre en valeur leurs contenus informationnels et permettre leur compréhension par les différents partenaires. L’absence d’interopérabilité sémantique ne peut engendrer que la confusion et l’incompréhension mutuelle, ce qui entre mouvements ayant les mêmes buts ne laisse pas d’être dangereux.

* Car elle l’est en Amérique : http://www.cidh.oas.org/Basicos/French/b.declaration.htm

10 réflexions sur “La perversion sémantique comme outil de conditionnement idéologique

  1. A reblogué ceci sur Sororité Aryenneet a ajouté:

    Le terme hérésie, dont l’Eglise se servait pour désigner les « mauvais penseurs », provient du grec αἵρεσις / haíresis signifiant : choix, opinion. La précision a son importance : ce n’était pas de choisir autre chose qui leur était reproché, mais de choisir tout court – donc d’avoir simplement pensé qu’il pouvait y avoir une alternative aux vérités révélées.

    Un état d’esprit similaire préside aujourd’hui au choix du mot dérapage utilisé pour qualifier les propos d’une célébrité télévisuelle – politique ou pas – qui s’est laissée aller à proférer des déclarations en porte-à-faux avec l’orthodoxie antiraciste : cela sous-entend qu’il y a une seule voie, une seule route, celle qui trace vers l’avenir d’une démocratie libérale planétaire sans frontières économiques ni raciales, et que toute personne qui pense autrement fait une sortie de route, laquelle ne peut conduire que dans le fossé, c’est-à-dire à l’immobilité, ou dans le désert, soit à l’égarement perpétuel, la folie, la déraison.

    • Fernand dit :

      @Julie Couronne: vous dites «Le terme hérésie, dont l’Eglise se servait pour désigner les « mauvais penseurs », provient du grec αἵρεσις / haíresis signifiant : choix, opinion. La précision a son importance : ce n’était pas de choisir autre chose qui leur était reproché, mais de choisir tout court – donc d’avoir simplement pensé qu’il pouvait y avoir une alternative aux vérités révélées.»

      Votre définition est au mieux ambiguë et erronée et au pire complètement tordue. Tout d’abord ni la Parole divine, ni l’Église Catholique n’a jamais condamné personne qui doutait de quelque Vérité révélée, sinon il aurait fallu condamner tous les Chrétiens! Seuls ceux qui affirmaient des (pseudo) vérités qui étaient clairement contraires aux Vérités révélées étaient considérés comme hérétiques.

      Bref, seuls les Catholiques (et non pas les autres) ceux qui s’opposaient publiquement (ce qui est différent que de douter ou d’avoir une opinion personnelle discrète) à ce qu’on appela plus tard des «dogmes» étaient condamnés comme hérétiques.

      Il faut considérer aussi qu’il existe de nombreux passages dans les Écritures n’ont jamais été définis ou n’ont pas reçu d’interprétation unanimes de la part des Pères de l’Église et que les catholiques sont libres d’avoir leurs opinions personnelles sur ces sujets.

      Bien sur, il y a eu des abus de la part de nombreux clercs (par ignorance) qui qualifiaient d’hérésie tout ce qui leur semblait contraire à l’enseignement reçu; par exemple, ils qualifiaient d’hérésie le millénarisme alors que les premiers Pères de l’Église y croyaient. Il ne faut donc pas confondre ces abus avec de véritables condamnations!

  2. valdorf44 dit :

    Une révolution sémantique

    Une des grandes innovations de la Révolution française réside dans la manipulation sémantique à laquelle ses idéologues se sont livrés. Des mots tels que patrie, nation et peuple ont été redéfinis de façon à les inscrire dans la perspective révolutionnaire.

    « Pour les révolutionnaires, pour Brissot, pour Condorcet, pour Guadet, la “patrie” se définit par des idées et non par une histoire, un territoire et une population. La patrie n’est plus la terre des pères mais la communauté des citoyens. Pour les révolutionnaires, les termes patrie, constitution, liberté, pacte social et Révolution sont interchangeables. Cette définition idéologique de la patrie donne à la lutte qui commence son caractère idéologique. L’ennemi n’est pas uniquement en dehors des frontières. Est ennemie toute personne qui n’adhère pas à la Constitution, toute personne qui rejette la Révolution … A l’inverse est patriote toute personne qui adopte les idéaux de la Révolution, où qu’elle se trouve. »

    De ces modifications du sens de mots clefs tels que nation ou patrie, il résulte une ambiguïté qui est toujours d’actualité. Quand les hérauts contemporains de l’idéologie révolutionnaire, y compris les souverainistes « chevènementistes », parlent de nation française, ils ne parlent pas de la communauté issue des communautés historiques installées dans les terroirs de France depuis des lustres, ils parlent de l’agrégat d’individus vivant en France aujourd’hui et qui partagent l’idéologie issue de la Révolution française. Ces derniers constituent le camp des républicains, lesquels ont le devoir de dénoncer à la vindicte publique, comme en 1793, les mal-pensants rétifs à l’idéologie des droits de l’homme et à tous les principes issus de cette révolution.

    La Révolution française, de Philippe Pichot-Bravard .

    • On a coutume, de nos jours, de nommer nationalisme ce qui se rapporte à la France de Clovis, et nationalitarisme ce qui se réclame de la Révolution Française. Ca n’a pas toujours été le cas, et de toutes façons les tenants de la seconde tendance affirment, non sans bon sens, qu’avant 1789 les gens ne se définissaient pas en tant que nation mais d’après leur foi et leur appartenance à une dynastie. De surcroît le sens des mots a toujours changé avec le temps, et les concepts abstraits ont toujours été sources intarissables de discussion.

  3. « Il semble que tout dans notre société soit atteint du mal du siècle : le mal diabolique de la confusion des concepts (…) les mots ne recouvrent plus de sens précis, ils en ont un selon la bouche qui les prononce  » – António de Oliveira Salazar, en… 1965!

  4. Chloé T. dit :

    Cette analyse de la stratégie sémantique des manipulateurs de ce monde recoupe étrangement fort bien ce qu’Orwell présentait dans son 1984. Les mots sont caricaturés, ils sont coupés de leurs racines (la politique est censée être la vie de la cité, et vous exposez bien son sens actuel, la démocratie est censée être l’exercice du pouvoir par le peuple, et c’est actuellement le choix entre deux emballages idéologiques pour la même action, le fascisme est censé être le rassemblement des forces variées dans une même direction, c’est « les méchants qui ne sont pas d’accord avec ce que l’on a décidé en tenue »). Les libertés se réduisent, et la première d’entre elle, la liberté de penser et d’exprimer sa pensée est soumise à un ensemble de critères iniques.

    En Europe en 2013, le slogan « La liberté, c’est l’esclavage » s’applique tout à fait. Pensez hors du cadre et on vous privera de vos libertés.

  5. Grankormalad dit :

    Tant pis pour cette personne. La vérité, et de ce fait la liberté, cela se mérite, ça ne pousse pas sur les arbres il me semble. Disons que l’accomodarion des cerveaux à une consultation rapide, voire éphémère de l’information, comme elle est affichée sur tweeter ou dans les « articles » people sur internet ou dans la presse, avec des longueurs d’un paragraphe tout au plus et où souvent le plus gros de l’espace est emprunté par une grosse photo comme dans un livre pour enfants, puis le fait que les gens soient pressés (comme des citrons), n’arrange rien. L’ère de l’électronique et du virtuel rend les gens encore plus avachis qu’avant, plus essouflés à l’idée même de lire. Autant dire que si une élite raciale émerge de cet egout, je pense qu’elle va tout déchirer, si on peut dire ça ! 😀

    • Il n’est de meilleure tactique, lorsqu’on veut vider de son contenu, lorsqu’on veut priver de sa signification, une idée, une institution ou un principe, que de le répandre . L’interdire, au contraire, la renforcerait en la sacralisant, en lui donnant valeur de mythe. L’exemple actuel le plus frappant est le traitement infligé à l’institution du mariage. Hier on a pu se marier entre personnes de races différents, aujourd’hui on le peut entre personnes du même sexe, demain on le pourra avec son animal familier – inéluctable puisque de plus en plus d’humains les couchent sur leurs testaments, et qu’ils ne voudront pas être en reste. Quand tout le monde sera marié, le mariage en sera t-il plus fort? Bien au contraire, il sera vidé de sa substance, de sa signification, et donc sera spirituellement mort – ce qui est, bien entendu, le but poursuivi.

      Il en a été de même pour la culture : pour pouvoir la donner en pâture à tous, il a fallu en abaisser le niveau, et de plus en plus à mesure que grossissaient les flots d’immigrés analphabètes. Devenue un objet de consommation, elle s’est diluée pour tous ces esprits dans les mêmes proportions qu’un verre de cognac versé dans un château d’eau, et a eu à peu près le même impact : personne n’a en éprouvé l’ivresse de la connaissance, mais elle a peut-être bien disparu, définitivement délayée dans des heures de débats sans fins (dans les deux sens du terme : sans terme et sans finalité) , de discussion pour la discussion, qui n’ont pour résultat que de réduire les opinions à des mots d’ordre de plus en plus simplistes. Le mal touche hélas de plus en plus de monde, y compris dans « nos » rangs, tels ces nombreux bloggers qui passent des heures à traquer les signes de décadence sur tout le Net pour les retranscrire scrupuleusement sur leur blog : qu’a cela de constructif? En quoi cela les prépare t-il au travail de reconstruction morale et spirituelle qu’il y aura à accomplir après l’effondrement des démocraties? Leur temps ne serait-il pas mieux employé à lire et à se cultiver, ne serait-ce que pour leur propre enrichissement?

      Nous ne nous faisons guère d’illusion sur les capacités « d’éveil des consciences » qu’ont tous ces blogs, celui-ci y compris : tous ne sont lus que par des gens partageant déjà ce genre d’idées, les autres s’en foutent ou en ont déjà d’autres. Le nôtre a une autre ambition, qui est de fournir au dissident indigné, en une semaine environ – c’est, je pense, la temps qu’il faut pour le lire en entier avec toute la studiosité requise – les clés pour comprendre comment notre continent, notre race, en sont arrivés là où ils en sont aujourd’hui. La connaissance apaise et c’est sereinement que dès lors il contemplera l’effondrement de ce monde – effondrement nécessaire pour que le cycle aille à son terme – et qu’il cessera de gaspiller son énergie et son intelligence à essayer de le freiner ou de rétrograder, pour mieux l’employer à préparer l’avenir. Nous n’avons d’autre dessein, ni d’autre souhait. Tant pis pour ceux qui nous mécomprennent.

  6. Grankormalad dit :

    Mmm… N’oubliez pas le sacro-saint DEVOIR de voter, car des gens sont morts pour qu’on jouisse de ce droit.
    … il paraît…
    De ce fait, ce n’est que payement de cette dette de sang, sur l’honneur, que de se soumettre avec déférence à cet acte citoyen essentiel à la survie et la bonne marche de nos sociétés civilisées.
    Il faudrait presque un article dédié uniquement au déboulonnage de cette rengaine que nous servent les lépreux démocrates (et souvent gauchisants) depuis bien trop longtemps.
    Enfin, pas trop long l’article non plus ! 😉

    • Eternel problème, un jour un de nos lecteurs et supporter inconditionnel m’a confié qu’il ne lisait jamais que les dix premières lignes de chacun de nos textes… ça m’a un peu déprimée, je dois admettre…

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